mardi 10 avril 2018

Face à Aziz, le Maroc et le Sénégal ont finalement plié contre les opposants mauritaniens exilés...

Après deux mandats, il faut reconnaître qu’Aziz a su impliquer les états voisins directement dans son combat contre les opposants radicaux à son régime. Qui pouvait imaginer que le Maroc allait finir par inviter Bouamatou à quitter le territoire ? Après les Emirats Arabes Unis qui ont extradé l’opposant radical Abdellahi Ould Bouna, qui pouvait imaginer que le Sénégal, pays démocratique, allait lui aussi tordre le cou du jour au lendemain au sacro-saint principe de sa Téranga en convoquant les rappeurs et des journalistes mauritaniens opposants radicaux à Aziz pour éventuellement les expulser du territoire sénégalais ? 
  


C’est pourtant ce qui s’est passé avec le Maroc et c’est ce qui se passe actuellement avec le Sénégal. Tout cela dans la même fourchette de temps alors que ces opposants étaient tranquilles depuis presque 2 mandats à l'étranger. 
  
Le Maroc a tenu bon dans sa guerre froide contre le régime azizien sans que l’on sache vraiment qui l’a déclenchée même s’il est probable qu’Aziz soit le premier à refroidir ses relations avec cette monarchie avec laquelle sa famille a des liens identitaires étroits. La formule diplomatique employée par Aziz fut celle des petites flèches pour bien faire comprendre au Maroc que ça ne lui plaisait pas du tout d’avoir à côté un Bouamatou engagé contre son pouvoir. 
  
Pendant longtemps le Maroc n’a pas pris au sérieux la volonté du régime mauritanien d’en découvre ouvertement jusqu’au jour où la Mauritanie a décidé de réouvrir la route vers l’Algérie en plus de recevoir plus fréquemment des dirigeants Sharaouis. Là, le Maroc a compris qu’Aziz était prêt à faire quelques cadeaux diplomatiques radicaux à l’Algérie en échange de son bouclier militaire face auquel le Maroc ne pourrait pas grand-chose. 
  
Tout cela a été fait plus ou moins subtilement. Bouamatou ne pouvait plus faire le poids face à la raison d’Etat. Le prétexte de l’affaire des sénateurs avec les audios qui ont fuité a permis au Maroc de dire à Bouamatou que la situation n’était plus tenable. Il devait partir. Il l’a fait avec d’autant moins de bruit qu’aucun enregistrement impliquant la voix de Bouamatoun’a été rendu public alors que personne n’a été épargné dans l’affaire Chavi, pas même le président sénégalais Macky Sall. 
  
  
Le luxe diplomatique cynique fut d’obliger l’état sénégalais à salir leur démocratie pour plaire à Nouakchott alors que le régime Azizien pouvait lui-même se charger de porter plainte contre les opposants journalistes et rappeurs installés au Sénégal vu que leurs proposétaient clairement diffamatoires citant nommément tel et tel personnages de la nébuleuse azizienne.  Ainsi d’abord le Sénégal a été obligé d’interdire une conférence de presse sur les droits de l’homme en Mauritanie puis ce fut le tour des rappeurs radicaux mauritaniens d’être convoqués par les autorités sénégalaises pour qu’ils sachent qu’il va falloir baisser le ton ou quitter le territoire car le régime Azizien ne plaisante pas, il est capable de tout pour retarder l'incontournable coopération sénégalo-mauritanienne en matière de Gaz sans parler du poisson. 
  
En effet, Aziz a tous les pouvoirs en Mauritanie, il en a plus que chaque président des vieilles et puissantes démocraties, il en a plus que même le roi du Maroc chez lui car ce dernier ne peut pas faire n’importe quoi vu l’éveil des marocains. En Mauritanie, le pouvoir peut tout sans risque de révolte.  Ainsi, le pouvoir précédent a pu s’attaquer directement à l’identité des maures en retirant du jour au lendemain les Ould et Mint des noms sans ce que cela ne dérange personne. 
  
Le régime azizien a pu changer le drapeau, l’hymne national et les billets du jour au lendemain sans aucune résistance. Il peut diplomatiquement nuire aux intérêts du pays pourvu que cela fasse le jeu de ses pressions pour ses intérêts personnels sans que cela ne dérange personne. Il peut écouter qui il veut, rendre publiques des écoutes sans rien risquer de personne. Il peut limoger telle et telle personnes sans autre raison que pour nuire à tel et tel activistes en s’attaquant à leur emploi ou celui d’un membre de leur famille. Il peut faire bloquer les salaires, retirer les passeports et faire mille autres petites tortures psychologiques aux mauritaniens engagés politiquement contre son régime sans que cela ne crée la moindre révolte car le régime Azizien a pris le pouvoir en héritant d’un peuple déjà à genoux et d’une opposition vieillissante, sans moyens financiers et surtout pacifique. 
  
Aziz peut tout, même décider demain de rester au pouvoir en 2019 démocratiquement en se faisant élire vu qu’il tient l’état, premier employeur du pays et que depuis 10 ans il place partout des hommes et des femmes qui lui doivent leur poste et risquent de tout perdre avec son départ. 
  
Face à un homme ayant de tels pouvoirs, que pèsent des opposants radicaux qui s’agitent à l’étranger avec des mots ? Ils peuvent salir une réputation c’est tout mais cela Aziz n’en a que faire car contrairement à d’autres dirigeants de régimes autoritaires, cette opposition virtuelle est un cadeau du ciel. Il n’a besoin de torturer personne, de tuer personne et ne jette en prison que ceux qui auraient subi ce sort dans une démocratie pour diffamation. 
  
Aziz est maître de ce pays : la force de l’impunité et la tranquillité du mépris… 


Sources : Vlane 

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