Edito

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samedi 2 juillet 2016

NOUVELLES D’AILLEURS DE MINT DERWICH : WELCOME !

Pauvres Anglais. Pauvres, pauvres Anglais. Pauvres, pauvres, pauvres Anglais. Non seulement, ils se sont, eux aussi, volatilisés de l’Europe mais, en plus, crime entre les crimes pour le pays qui a inventé le foot – et le rugby et les haricots au petit déjeuner et le truc, fort exotique, appelé Marmite et les chapeaux sur la tête de la Reine et le truc à poils qui ornent les guards et la sauce à la menthe et la gelée et le tea time, et les assiettes à soupe comme casques militaires et To be or not to be, etc., etc. – ils viennent de se volatiliser de l’Euro de foot, pris au piège par des Vikings Islandais… OK, ça sent la revanche de l’Histoire et de ces temps anciens où les Anglais boutaient, hors du Royaume, les nordiques nomades des mers…


Mais deux Brexit en une semaine, je crois qu’aucun peuple ne peut supporter ça, tout anglais qu’il soit et flegmatique qu’il fut. Voilà donc l’île coupée du Monde et des anglais coupés en 36…Entre ceux qui voulaient la volatilisation, ceux qui ne la voulaient pas, ceux qui la voulaient mais qui ne la veulent plus, ceux qui ne la voulaient pas mais qui la veulent maintenant… ça ne vous rappelle rien ?Je pense discerner, chez nos lointains « cousins » anglo saxons, comme un petit air familier. Leur truc, là, le Brexit, ça me fait penser à notre Dialogue : histoires de volatilisations.
Beaucoup de similitudes : ils se volatilisent de l’Europe, nous avons déjà testé le truc, il y a fort longtemps, nous, en nous volatilisant de la CEDEAO, puis de l’Afrique Noire, puis du Maghreb maintenant…En foot, ils se volatilisent de l’Euro. Nous, nous passons notre temps à nous volatiliser de la CAN. Qui l’eût cru ? Une mauritano-anglo-connexion…de cœur. Alors, face à tant de détresse et de volatilisations, forte de l’expérience de notre pays en volatilisations diverses et variées (la dernière en passe d’être accomplie est la future volatilisation du Sénat), mon cœur de citoyenne volatile ne peut que proposer d’accueillir les Anglais chez nous.
D’un, on a de la place et on en fait tous les jours, à la chasse aux sans-papiers. Pour un sans-papier chopé par nos valeureuses forces de l’ordre, un anglais accueilli. Question d’équilibre des lignes… et de ne pas faire pencher le truc. De deux, nous sommes peu, éparpillés sur un immense espace. Nous avons plein de « trous » vides, de trous noirs, de trous blancs, de trous sans fond, et de trous à fonds. Et je ne parle pas de ces milliers d’hectares de dunes qui ne servent à rien hormis à nous em… avec leur sable et qui ne profitent à personne, vu que nous n’avons même pas de touristes ! A chaque dune une petite colonie anglaise…
Nous aussi avons le thé. Même trois verres successifs. C’est plus fort que le mug et son sachet misérable qui pendouille et qui tombe TOUJOURS par terre, quand on essaie de le retirer. Nous avons la mer, nous avons quelques arbres, nous avons des montagnes, nous avons des moutons, nous avons des vaches, nous avons des ânes, nous avons une armée, nous avons un aéroport tout frais, tout neuf – je passe sur le tapis roulant, tombé en panne trois jours après l’inauguration, c’est un détail de l’Histoire – nous avons un Parlement, Parlement sans les jouissifs « Yeah » des honorables députés anglais, mais où dormir est pratique.
Nous avons des supermarchés et des boutiques et des boutiques et des boutiques. Nous avons nos quartiers chinois. Nous avons du goudron. Nous avons des feux rouges. Nous avons des télévisions, des radios, des radio tamtams, des réseaux d’informations très efficaces. Nous avons une Fête nationale. Nous avons un drapeau et même un hymne. Nous avons des cafés, des pizzerias, des restaurants. Nous sommes les rois, non du curry et du fish and chips, certes, mais du sandwich à la viande – « avec salade madame ? » – et du riz à la viande et du riz au poisson, et des dattes, et de la bouillie, et du couscous, et du foie de chameau grillé, et du mélange Coca-lait…
Nous avons une compagnie aérienne. Nos avions volent. Ils sont souvent en retard mais ils volent et c’est tout ce que nous leur demandons. Nous avons des banques, locales, nationales et même internationales. Nous produisons notre électricité et nous électrifions toute cette masse citoyenne des Nous Z’Autres et, même, nos frères sénégalais. D’accord, ça ne marche pas à tous les coups, l’électrification de et des masses, mais c’est notre électricité. Nous avons même des éoliennes ; elles tournent dans le vide mais elles tournent !
Nous avons le solaire. Nous avons la crème solaire qui va avec.
Nous avons des moustiques, des vrais, des bien costauds. Faudra, je le reconnais, vous habituer à ces compagnons empressés. Mais bon, vous serez des réfugiés du Brexit, faut pas trop demander. Nous avons un Président. C’est l’équivalent de votre Reine, bonnets à poils et tailleurs fluo en moins. Nous avons un Premier ministre. Il « ministre », c’est son rôle. En ce moment, il fait la guerre aux partisans de l’ancien Premier ministre. C’est ce que nous appelons, chez nous, « ministrer ».
Nous avons des taxis. Là-dessus, je passe…Nous avons même une Église. D’accord, je ne sais pas trop ce que nous ferons des Anglicans mais nous nous débrouillerons : nous vous convertirons. Nous adorons ça. Nous avons des relations internationales. Nous avons des relations inter-régionales. Nous avons des relations inter-quartiers. Nous avons aussi notre championnat de foot. A ce propos, si vous pouviez nous ramener, dans vos baluchons de réfugiés, quelques joueurs de la Premier League, nous vous en serions reconnaissants.
Nous avons des pêcheurs. Nous avons des paysans. Nous avons un projet d’autoroute à péage. Nous avons des bisbilles avec quelques pays voisins, mais ça, c’est pour le sport…Nous avons des islamistes. Nous avons notre lutte antiterroriste. Nous avons des écoles. Heu, là-dessus, je passe aussi : faut que vous voyez par vous-mêmes…
Nous avons une Université et même des étudiants dans cette Université. Notre Soleil se lève à l’Est et se couche à l’Ouest. Parfois, il perd un peu le Nord mais on lui pardonne. Nous avons des cimetières. Nous avons des habitants. Oui, oui, nous sommes là ! Personne ne nous voit mais nous existons. Nous savons faire pipi contre les murs et cracher au vent. Nous avons un parc automobile ; curieux, mais c’est le nôtre et il roule.
Nous avons de jolies femmes – quoi, il fallait que je commence par ça ? – d’ailleurs, nos femmes sont les plus belles du Monde, oui, monsieur ! Et elles ont un solide sens de l’humour. Nous avons notre Calais à nous, là-haut, à Nouadhibou. Nous avons tout ça et tellement plus encore !
Alors, chers Anglais, avant que la France, votre meilleure ennemi – surtout au rugby – ne rebouche le Tunnel sous la Manche, avant que votre espace aérien soit déclaré zone vide et interdite, avant que l’Écosse ne décide de se faire la malle, avant que l’Euro Star ne soit plus qu’un train de musée, prenez vos affaires et venez nous voir ! C’est facile.
Vous passez par Calais, vous descendez vers le Sud, vous traversez ce pays français – ça vous rappellera la Guerre de Cent Ans, Aliénor d’Aquitaine et ses amours à problèmes – vous franchissez les Pyrénées – nos ancêtres arabo-berbères l’avaient fait dans l’autre sens – vous continuez votre marche à travers la belle Espagne – tapas et compagnie – vous traversez, à la nage, le détroit de Gibraltar, ne vous arrêtez pas au Maroc, surtout pas !Vous nous fâcheriez, vu que ce n’est pas le grand amour, en ce moment, entre le Royaume et notre République des Sables.
Et quand vous arriverez à un poste-frontière où des policiers vous demanderont de quoi payer leur thé, vous saurez que vous êtes arrivés à nos frontières Nord. Au passage, le visa coûte 120 euros par tête de pipe anglaise…mais, à la frontière, c’est plus cher. A la tête du client. Et rappelez-vous : on ne rend jamais la monnaie ! Après, c’est tout droit ou à droite, ou en biais. Welcome, home guys ! Salut.
Mariem mint Derwich
Sources : Adrar Infos

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