Les mauritaniens sont partis à Dakar pour discuter et s’entendre sur les voies et moyens d’exercer le pouvoir en alternatif, non en continu. Ils se sont entendus grâce aux concessions et aux promesses faites et grâce à l’habilité du Maître qui dirigeait le Sénégal à ce moment là.
Après Dakar tout le monde est
revenu à Nouakchott et les choses ont repris leur cours normal, pas pour
longtemps cependant. Nous ne savons pas au juste quelles sont les concessions
et les promesses faites, surement qu’elles portaient sur l’alternance, sur le
calendrier électoral, sur la composition de la CENI, sur l’enrôlement et des
trucs du genre.
Passée la fièvre de Dakar une
autre fièvre est apparue : celle de Nouakchott. Ainsi des symptômes du
genre attaques bien senties, sautes et incompatibilités d’humeur, crise de
confiance, meetings, marches et tutti quanti. Au paroxysme de la fièvre de
Nouakchott il y eut crise politique et on a cessé de se parler, on a même
refusé d’aller aux élections.
Aujourd’hui la Majorité au
pouvoir appelle au vote et l’opposition dite radicale freine des quatre fers
et demande moult garanties, plus que ne demanderait un banquier prudent à un
client non solvable avant de lui accorder un prêt.
A première vue la situation
semble inextricable, chacun campe sur ses positions et ne rate aucune occasion d’envenimer
les choses. Ce statu quo sert les desseins de ceux qui, dans le camp du
pouvoir, ont peur de perdre des avantages ainsi que l’aile radicale de l’opposition.
Personnellement je suis enclin à
penser que tout est question de mentalités. Je trouve qu’il y a lieu de faire
un rapprochement entre les mentalités de ceux qui sont au pouvoir et celles de
ceux qui veulent les en faire sortir,
les pieds devant.
En Afrique, la Mauritanie est un
pays africain, ceux qui accèdent au pouvoir viennent avec certaines mentalités.
Ils sont venus au pouvoir en prenant des risques et énormes et au péril de leur
vie, cela mérite réflexions et méditations. Une fois au pouvoir ils embarquent
avec eux une grande partie de la population qui les accueille en sauveurs. Ils
embarquent également avec eux une cohorte de ‘’personnes qui comptent et qui
savent compter’’, cela aussi mérite réflexions et méditations.
De l’autre coté l’opposition est
avant tout élitiste, elle parle économie, finances, équilibres, libertés,
entreprise, développement, progrès, égalité… Malheureusement les seuls à
pouvoir appréhender ce discours technique et savant sont déjà de l’autre coté ;
c’est dire l’étroitesse de la marge de manœuvre de ceux qui prônent l
changement. D’autre part l’opposition est souvent véhémente avec ceux qu’elle
veut faire tomber à qui elle promet les pires châtiments.
Vous voyez tout est questions de
mentalités. Je n’ai pas de solution-miracle au problème mauritanien mais je
sais que les Sénégalais ont résolu cette équation, sans heurt…enfin jusqu’à ce
qu’apparaisse un certain Macky Sall !
Sidi Hamada
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