Edito

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mardi 21 juin 2016

Eléments de réflexion sur une crise politique qui mérite d’être mieux appréhendée par Sidi Hamada



Les mauritaniens sont partis à Dakar pour discuter et s’entendre sur les voies et moyens d’exercer le pouvoir en alternatif, non en continu. Ils se sont entendus grâce aux concessions et aux promesses faites et grâce à l’habilité du Maître qui dirigeait le Sénégal à ce moment là.

Après Dakar tout le monde est revenu à Nouakchott et les choses ont repris leur cours normal, pas pour longtemps cependant. Nous ne savons pas au juste quelles sont les concessions et les promesses faites, surement qu’elles portaient sur l’alternance, sur le calendrier électoral, sur la composition de la CENI, sur l’enrôlement et des trucs du genre.


Passée la fièvre de Dakar une autre fièvre est apparue : celle de Nouakchott. Ainsi des symptômes du genre attaques bien senties, sautes et incompatibilités d’humeur, crise de confiance, meetings, marches et tutti quanti. Au paroxysme de la fièvre de Nouakchott il y eut crise politique et on a cessé de se parler, on a même refusé d’aller aux élections.

Aujourd’hui la Majorité au pouvoir appelle au vote et l’opposition dite radicale freine des quatre fers et demande moult garanties, plus que ne demanderait un banquier prudent à un client non solvable avant de lui accorder un prêt.

A première vue la situation semble inextricable, chacun campe sur ses positions et ne rate aucune occasion d’envenimer les choses. Ce statu quo sert les desseins de ceux qui, dans le camp du pouvoir, ont peur de perdre des avantages ainsi que l’aile radicale de l’opposition.

Personnellement je suis enclin à penser que tout est question de mentalités. Je trouve qu’il y a lieu de faire un rapprochement entre les mentalités de ceux qui sont au pouvoir et celles de ceux qui veulent  les en faire sortir, les pieds devant.

En Afrique, la Mauritanie est un pays africain, ceux qui accèdent au pouvoir viennent avec certaines mentalités. Ils sont venus au pouvoir en prenant des risques et énormes et au péril de leur vie, cela mérite réflexions et méditations. Une fois au pouvoir ils embarquent avec eux une grande partie de la population qui les accueille en sauveurs. Ils embarquent également avec eux une cohorte de ‘’personnes qui comptent et qui savent compter’’, cela aussi mérite réflexions et méditations.

De l’autre coté l’opposition est avant tout élitiste, elle parle économie, finances, équilibres, libertés, entreprise, développement, progrès, égalité… Malheureusement les seuls à pouvoir appréhender ce discours technique et savant sont déjà de l’autre coté ; c’est dire l’étroitesse de la marge de manœuvre de ceux qui prônent l changement. D’autre part l’opposition est souvent véhémente avec ceux qu’elle veut faire tomber à qui elle promet les pires châtiments.
Vous voyez tout est questions de mentalités. Je n’ai pas de solution-miracle au problème mauritanien mais je sais que les Sénégalais ont résolu cette équation, sans heurt…enfin jusqu’à ce qu’apparaisse un certain Macky Sall !


Sidi Hamada


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